Foto da Sara, Japan '08
lundi 30 juin 2008
vendredi 27 juin 2008
mercredi 25 juin 2008
Haïkaï
En pleine avenue -
perché sur un lampadaire
un vieux corbeau croasse.
Sur la plage -
l'odeur de l'océan
obstrue mes pores
Enroulée sur moi-même -
face au soleil
et si j'étais la Terre?
Le vent
retourne les feuilles des arbres.
Elles sont blanches aussi!
perché sur un lampadaire
un vieux corbeau croasse.
Sur la plage -
l'odeur de l'océan
obstrue mes pores
Enroulée sur moi-même -
face au soleil
et si j'étais la Terre?
Le vent
retourne les feuilles des arbres.
Elles sont blanches aussi!
lundi 23 juin 2008
Haïkaï
L'été arrive
avec ses breloques
en forme de coquillages
(Mayuzumi Madoka)
Courent les nuages d'été -
grossissent
les mandarines
(Nakatsuka Ippekirô)
Le vent du sud -
il farde de rouge
les yeux des vaches
(Mayuzumi Shû)
avec ses breloques
en forme de coquillages
(Mayuzumi Madoka)
Courent les nuages d'été -
grossissent
les mandarines
(Nakatsuka Ippekirô)
Le vent du sud -
il farde de rouge
les yeux des vaches
(Mayuzumi Shû)
dimanche 22 juin 2008
samedi 21 juin 2008
Haiku du XXe siècle
Dans la fatigue blanche
du roulis
je m'allonge
(Shinohara Hôsaku)
Dans un ciel rempli d'étoiles
un mât
part en voyage
(idem)
Une montagne de livres s'écroule-
là-bas sur la mer
un requin
(Ozawa Minoru)
du roulis
je m'allonge
(Shinohara Hôsaku)
Dans un ciel rempli d'étoiles
un mât
part en voyage
(idem)
Une montagne de livres s'écroule-
là-bas sur la mer
un requin
(Ozawa Minoru)
vendredi 20 juin 2008
jeudi 19 juin 2008
Haïkaï
Moi, je suis l'été -
j'agraffe au mur des soleils rouges
tels des pastèques
Quand vient la nuit -
j'ôte
ma première peau!
Sur la planche à pain -
je coupe les épis de blé
transformés en baguette
Sur l'étagère -
trois pierres lourdes au toucher,
une blanche, deux noires.
La force
réside en toi
au sanctuaire de mon intimité
Silence sournois -
moi, assise là
devant ta fenêtre
j'agraffe au mur des soleils rouges
tels des pastèques
Quand vient la nuit -
j'ôte
ma première peau!
Sur la planche à pain -
je coupe les épis de blé
transformés en baguette
Sur l'étagère -
trois pierres lourdes au toucher,
une blanche, deux noires.
La force
réside en toi
au sanctuaire de mon intimité
Silence sournois -
moi, assise là
devant ta fenêtre
mercredi 18 juin 2008
Poètes marocains - anthologie traduite par Abdellatif Laâbi
I)
LES POÈTES
Il en va ainsi des poètes!
Les femmes qui les aiment
sont moins belles
que les amantes des chanteurs
et des stars du football
Les secrétaires dans les administrations
n'ont pour eux aucun égard
et les speakerines de la première chaîne
ne les supporent guère
Même les barmaids dans les tavernes infâmes
Souvent ne les servent qu'à contrecoeur
Seuls les fouets des tortionnaires
les reconnaissent
Seules le balles des lâches
(Yassin Adnane, 1970)
in Mannequins (traduit de l'arabe)
II)
SOLEILS
Je sais que tu as des doigts
qui créent la beauté
et un coeur
avec trois soleils
mûrissant à chaque crépuscule
Le silence te procure
une mémoire blanche
et ta parole s'échappe
des marges de l'âme
Tu vas jouir comme à l'accoutumée
du spectacle quotidien
d'un espace qui efface tout
sans laisser de cicatrices
Et voici
ton désert exquis
s'étalant en toi, se dérobant
pour endurcir ton regard
et t'insufler cette prédisposition gitane
au voyage
(Ahmed Assid, 1961)
in Dialogues, traduit du berbère
III)
PETIT MOT
Je vais au marché
je t'en prie, attends-moi ici
jusqu'à mon retour
Si tu t'ennuies
tu peux laver tes habits
si la porte t'irrite
enlève-la
et mets n'importe quoi à sa place
Je t'en prie
ne laisse pas ton visage dans le miroir
et ne sors pas par la fenêtre
Ne te suicide pas comme à l'accoutumée
mais attends-moi
ici
jusqu'à mon retour
PARAPLUIE BLEU OUVERT
Viens, nous allons pleuvoir ensemble
sous ce parapluie
(Ahmed Barakat, 1960-1994)
in Cahiers de la perte, traduit de l'arabe
LES POÈTES
Il en va ainsi des poètes!
Les femmes qui les aiment
sont moins belles
que les amantes des chanteurs
et des stars du football
Les secrétaires dans les administrations
n'ont pour eux aucun égard
et les speakerines de la première chaîne
ne les supporent guère
Même les barmaids dans les tavernes infâmes
Souvent ne les servent qu'à contrecoeur
Seuls les fouets des tortionnaires
les reconnaissent
Seules le balles des lâches
(Yassin Adnane, 1970)
in Mannequins (traduit de l'arabe)
II)
SOLEILS
Je sais que tu as des doigts
qui créent la beauté
et un coeur
avec trois soleils
mûrissant à chaque crépuscule
Le silence te procure
une mémoire blanche
et ta parole s'échappe
des marges de l'âme
Tu vas jouir comme à l'accoutumée
du spectacle quotidien
d'un espace qui efface tout
sans laisser de cicatrices
Et voici
ton désert exquis
s'étalant en toi, se dérobant
pour endurcir ton regard
et t'insufler cette prédisposition gitane
au voyage
(Ahmed Assid, 1961)
in Dialogues, traduit du berbère
III)
PETIT MOT
Je vais au marché
je t'en prie, attends-moi ici
jusqu'à mon retour
Si tu t'ennuies
tu peux laver tes habits
si la porte t'irrite
enlève-la
et mets n'importe quoi à sa place
Je t'en prie
ne laisse pas ton visage dans le miroir
et ne sors pas par la fenêtre
Ne te suicide pas comme à l'accoutumée
mais attends-moi
ici
jusqu'à mon retour
PARAPLUIE BLEU OUVERT
Viens, nous allons pleuvoir ensemble
sous ce parapluie
(Ahmed Barakat, 1960-1994)
in Cahiers de la perte, traduit de l'arabe
mardi 17 juin 2008
Haïkaï
Chaque matin,
le monde renaît
autour de mon bol de céréales.
Jours d'été -
un soleil accroché au plafond.
Journées goutte à goutte...
Marin - toi qui laboures
les champs d'azur,
apporte-moi trois poissons!
Luciole -
la clarté des lampes de poche
ne t'aveugle-t-elle pas?
Ohé! Mon esprit,
avide de paresse -
comment comptes-tu lire tous les livres?
Ivre de soleil et de mer!
Ma pensée en liesse
interroge le vent.
Sous un ciel pluvieux -
la mer et l'océan...
et moi, dans le coltard!
Au fond du jardin,
le long du bassin
frétillent des carpes d'ombre et d'or.
Entre les pins
et une rangée de fourmis -
les restes de notre picnic!
Dans la nuit,
ma maison s'endort -
je respire son silence
Tel un bernard l'hermite,
je cherche refuge
en ma maison.
Chaleur d'été-
un peu de fraîcheur
entre les pins sylvestres
À la tombée du jour -
les grenouilles mangent les mouches de mai,
à la surface de l'eau.
À travers le hublot,
sertie dans un écrin bleu,
une lune blanchie à la chaux!
le monde renaît
autour de mon bol de céréales.
Jours d'été -
un soleil accroché au plafond.
Journées goutte à goutte...
Marin - toi qui laboures
les champs d'azur,
apporte-moi trois poissons!
Luciole -
la clarté des lampes de poche
ne t'aveugle-t-elle pas?
Ohé! Mon esprit,
avide de paresse -
comment comptes-tu lire tous les livres?
Ivre de soleil et de mer!
Ma pensée en liesse
interroge le vent.
Sous un ciel pluvieux -
la mer et l'océan...
et moi, dans le coltard!
Au fond du jardin,
le long du bassin
frétillent des carpes d'ombre et d'or.
Entre les pins
et une rangée de fourmis -
les restes de notre picnic!
Dans la nuit,
ma maison s'endort -
je respire son silence
Tel un bernard l'hermite,
je cherche refuge
en ma maison.
Chaleur d'été-
un peu de fraîcheur
entre les pins sylvestres
À la tombée du jour -
les grenouilles mangent les mouches de mai,
à la surface de l'eau.
À travers le hublot,
sertie dans un écrin bleu,
une lune blanchie à la chaux!
dimanche 15 juin 2008
Haiku du XXe siècle
Un jeune homme vient
en toute innocence
pour poignarder
(Abe Kan'ichi)
D'une lente amplitude
mon pouls à l'unisson des vagues -
les mouettes flottent
(Shijô Haku)
Soir de ma vie -
partout
des oiseaux perchés
(Nagata Kôi)
en toute innocence
pour poignarder
(Abe Kan'ichi)
D'une lente amplitude
mon pouls à l'unisson des vagues -
les mouettes flottent
(Shijô Haku)
Soir de ma vie -
partout
des oiseaux perchés
(Nagata Kôi)
samedi 14 juin 2008
CRAC
UN CRABE CREUSE
UNE CREVASSE DANS MON CRÂNE.
ÇA FAIT CRAC!
MANGE-T-IL UN CRACKER?
CE CREUSET CRADINGUE CROÎT
COMME UN DESSIN À LA CRAIE...
CRAIGNOS!
IL FAUT CREVER LE CLOAC AVANT D'EN CREVER...
DANS LE CRÂNE UN CORBEAU ME CROASSE LE CRÂNEUR!
QUELLE CRAPULE!
JE CRAPAHUTE DIFFICILEMENT SOUS SES CRAQUEMENTS SINISTRES.
JE VAIS CRACHER SUR LA CRATÈRE...
CRIER À LA CRÉATURE QUI CRÈCHE DANS MON CRÂNE DE CRÉCERELLE CRÉDULE...
C'EST CREVANT CETTE CRÉPITATION INUSITÉE
EN CRESCENDO!
CE CRIAILLEMENT CRISPANT DU CRINCRIN...
JE VAIS FAIRE CUIRE LE CRUSTACÉ!!!
UNE CREVASSE DANS MON CRÂNE.
ÇA FAIT CRAC!
MANGE-T-IL UN CRACKER?
CE CREUSET CRADINGUE CROÎT
COMME UN DESSIN À LA CRAIE...
CRAIGNOS!
IL FAUT CREVER LE CLOAC AVANT D'EN CREVER...
DANS LE CRÂNE UN CORBEAU ME CROASSE LE CRÂNEUR!
QUELLE CRAPULE!
JE CRAPAHUTE DIFFICILEMENT SOUS SES CRAQUEMENTS SINISTRES.
JE VAIS CRACHER SUR LA CRATÈRE...
CRIER À LA CRÉATURE QUI CRÈCHE DANS MON CRÂNE DE CRÉCERELLE CRÉDULE...
C'EST CREVANT CETTE CRÉPITATION INUSITÉE
EN CRESCENDO!
CE CRIAILLEMENT CRISPANT DU CRINCRIN...
JE VAIS FAIRE CUIRE LE CRUSTACÉ!!!
Haïkaï
M'en allant à la mer -
son rivage est loin
et le soleil est pâle.
Pousada na vidraça -
a borboleta espreita
a rapariga com rosto de porcelana.
Bouton de rose rouge,
tombé sur la dalle,
mouillé de pluie -
te languis-tu de ta roseraie?
La pointe de la feuille du yucca -
tronc de la félicité?
Elle a failli me crever l'oeil!
Milans et corbeaux,
ces brigands sur les rivages du fleuve
assombrissent le ciel.
Devant le bassin d'ablutions,
à l'entrée du Temple -
tu me regardes tel un Bouddha.
Sur le quai de la gare,
attendant le train pour Kyoto -
nos yeux suivent la trace de la Vitesse.
Tokyo, en avril -
les pétales des cerisiers tombent
tels des confettis.
Tokyo -
tu sors du bain,
ta serviette autour des reins.
Chuva de Primavera,
o general Inverno
não nos larga da mão?
Fleur jaune du pissenlit -
pourquoi acquiesces-tu toujours
à tout ce que te dit le vent?
La jeune fille au visage de porcelaine
pose son éventail ouvert
sur le tatami
Mes fils ont six ans.
Ils sont des serpents
qui savent lire et écrire.
son rivage est loin
et le soleil est pâle.
Pousada na vidraça -
a borboleta espreita
a rapariga com rosto de porcelana.
Bouton de rose rouge,
tombé sur la dalle,
mouillé de pluie -
te languis-tu de ta roseraie?
La pointe de la feuille du yucca -
tronc de la félicité?
Elle a failli me crever l'oeil!
Milans et corbeaux,
ces brigands sur les rivages du fleuve
assombrissent le ciel.
Devant le bassin d'ablutions,
à l'entrée du Temple -
tu me regardes tel un Bouddha.
Sur le quai de la gare,
attendant le train pour Kyoto -
nos yeux suivent la trace de la Vitesse.
Tokyo, en avril -
les pétales des cerisiers tombent
tels des confettis.
Tokyo -
tu sors du bain,
ta serviette autour des reins.
Chuva de Primavera,
o general Inverno
não nos larga da mão?
Fleur jaune du pissenlit -
pourquoi acquiesces-tu toujours
à tout ce que te dit le vent?
La jeune fille au visage de porcelaine
pose son éventail ouvert
sur le tatami
Mes fils ont six ans.
Ils sont des serpents
qui savent lire et écrire.
mardi 10 juin 2008
Haïkaï
Dans le matin blanc,
lourde de rosée -
la toile de soie de l'araignée.
L'hirondelle du printemps -
sa maison sous mon toit;
elle dort chez moi!
Chameau et dromadaire -
quand ils se croisent,
ils saluent leurs bosses.
Papillon jaune -
vas dire au papillon bleu,
que toi, tu es un soleil.
Vent! Retiens ta course!
La brume me tient.
Je ne puis plus courir à la mer.
lourde de rosée -
la toile de soie de l'araignée.
L'hirondelle du printemps -
sa maison sous mon toit;
elle dort chez moi!
Chameau et dromadaire -
quand ils se croisent,
ils saluent leurs bosses.
Papillon jaune -
vas dire au papillon bleu,
que toi, tu es un soleil.
Vent! Retiens ta course!
La brume me tient.
Je ne puis plus courir à la mer.
dimanche 8 juin 2008
Des papillons et des fleurs...
Papillon -
prête-moi ne serait-ce qu'une once de poudre
d'une de tes ailes passagères.
Papillon bleu -
tu rends le ciel jaloux
de ta vive couleur.
prête-moi ne serait-ce qu'une once de poudre
d'une de tes ailes passagères.
Papillon bleu -
tu rends le ciel jaloux
de ta vive couleur.
Tanka
Ce soir, un soleil rouge
et son dernier rayon
plonge dans l'océan,
comme dans un gouffre -
je suis lasse et la peau me brûle.
et son dernier rayon
plonge dans l'océan,
comme dans un gouffre -
je suis lasse et la peau me brûle.
mercredi 4 juin 2008
Des petites femmes qui vont faire du shopping...
Les femmes au bistrot du coin -
une bière sur le zinc
entre 2 averses bien jaugées
and a "go shopping" razzia to the mall.
une bière sur le zinc
entre 2 averses bien jaugées
and a "go shopping" razzia to the mall.
mardi 3 juin 2008
Des poissons et des étoiles de mer au fond de l'océan ou de la mer...
Des bancs de poissons multicolores
survolent les placides étoiles de mer
tombées sur le sable.
Que sait-on de leurs préoccupations métaphysiques?
survolent les placides étoiles de mer
tombées sur le sable.
Que sait-on de leurs préoccupations métaphysiques?
lundi 2 juin 2008
dimanche 1 juin 2008
Tanka
A aldeia do monte
poderá ser solitária...
Mas viver aqui
é mais fácil que habitar
entre os desgostos do mundo.
(Ono No Komachi)
(834?-?)
poderá ser solitária...
Mas viver aqui
é mais fácil que habitar
entre os desgostos do mundo.
(Ono No Komachi)
(834?-?)
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