lundi 31 mai 2010

je veux...

des mots qui mordent
des maux qui écorchent
des mots qui crient
des maux qui blessent
des mots qui percent
des maux qui tuent
des mots qui gifflent
des maux qui violent

des mots qui écrivent
des poèmes
des sales maux d'amour
des poèmes

photo de jean loup sieff

dimanche 30 mai 2010

Je

t'ai fait boire le vin d'épice
tu m'as longuement exercée
puis je suis devenue ta douceur
précieuse...
La musicienne, P. De Neufville, XIXe siècle

I

my painful body is burning in flames
my eyes are glimmering with dark sparks
my hands are erratic and vague
almost as much as my shattered soul

I desperately need to feel the touch
of your own staggering and desired body
my unique and beloved Master
Au bain, Peinture orientale, XIXe s.

Vous

nous manquez...

vos maux
vos caresses
vos mots
vos délicatesses
vos faiblesses
vos ivresses
vos tendresses
vos saillies
vos furies
vos ébats
vos jactances
vos jouissances

nous manquent
Peinture d'un bas-relief égyptien

samedi 29 mai 2010

Oblivion

sem ti
não sou eu

A MYRA

photo de jean loup sieff




La reine de Saba

" Un après-midi, à l'heure de la sieste, le roi Salomon somnolait dans son fastueux jardin de Jérusalem. Roi de Juda et Israël, il l'était aussi des fleurs, des sources et des oiseaux. Aussi comprenait-il leurs langages. C'est ainsi qu'il entendit ce qui suit.
Sur une branche de l'arbre au-dessus de lui, se tenait en majesté la huppe de son jardin. Une huppe royale, coiffée d'une tiare éblouissante de plumes rousses tachetées de noir. Son oeil, petit et rond, roulait comme une bille. Elle se figea: sur la branche d'un arbre voisin apparut une consoeur. Une consoeur ordinaire, huppe de plumage blanc, la coiffe d'un jaune si pâle qu'il se diluait dans le bleu du ciel.
La huppe royale caqueta, haute du bec:
- D'où viens-tu, ô huppe, esclave de ton maître?
Le plumage de la huppe ordinaire s'obscurcit.
- Et toi, ô huppe-huppe, ma soeur? Que fais-tu sur cette branche, esclave de ton maître royal?
- J'attends les nouvelles du monde.
- Sans bouger? Sans te déplacer?
- Sans bouger, sans me déplacer.
- Voilà pourquoi, ô huppe-huppe ma soeur, il ne t'arrive jamais rien d'extraordinaire.
Avec un battement de paupières, la huppe ordinaire allongea son long cou vers sa soeur. Le bec à peine entrouvert, elle se laissa aller à la confidence :
- Quant à moi, très chère huppe-huppe, en survolant le pays de Kouch, j'ai aperçu la plus belle des reines. Une reine de splendeur, tu peux en être certaine. Ton maître ne trouvera pas sa pareille parmi les trois cents légitimes et les sept cents concubines de son harem.
- Cette apparition aurait-elle un nom? s'enquit du bout du bec la huppe pas ordinaire.
- Makéda, fille d'Akébo et reine de Saba.
Sous l'arbre, Salomon, fils de David, se mit à espérer."
in La Reine de Saba, Marek Halter

Le hammam, Saïd Berkane

jeune fille

jeune fille -
au visage de porcelaine
aujourd'hui,
tu ressembles à la gamine,
que je n'ai pas connue,
aujourd'hui,
tu sembles avoir 17 ans,
aujourd'hui,
tu es la belle gosse
que je devine
sous ces vêtements... -
dit l'homme qui boit,
au corps déjà vieux,
en déclin
Orientale, Rudolf Lehnert


sur tous les Boulevards -
jaillissent les grappes bleu-violet
des jacarandas en fleur


les trottoirs sont glissants -
tâchés des fleurs flétries
des jacarandas

assiette orientale en porcelaine

TU

le soleil se lève -
tu (te) dérobes
à chaque minute
de ma vie


j'aime ta voix douce et sourde
quelles que soient les paroles
veloutées et brutales, jouissantes
et violentes, dures et âpres,
mielleuses et rauques ...
que tu composes pour pénétrer
autan le creux de mon oreille

vendredi 28 mai 2010

THE VALLEY OF LOVE

(...) The lover is a man who flares and burns,
Whose face is fevered, who in frenzy yearns,
Who knows no prudence, who will gladly send
A hundred worlds toward their blazing end,
Who knows of neither faith nor blasphemy,
Who has no time for doubt or certainty,
To whom both good and evil are the same,
And who is neither, but a living flame.
(...) True lovers give up everything they own
To steal one moment with the Friend alone -
They make no vague, procrastinating vow,
But risk their livelihood and risk it now.
Until their hearts are burnt, how can they flee
From their desire's incessant misery?
They are the falcon when it flies distressed
In circles, searching for its absent nest -
They are the fish cast up upon the land
That seeks the sea and shudders on the sand.
Love here is fire; its thick smoke clouds the head -
When love has come the intellect has fled;
It cannot tutor love, and all its care
Supplies no remedy for love's despair.
If you could seek the unseen you would find
Love's home, which is not reason or the mind,
And love's intoxication tumbles down
The world's designs for glory and renown -
If you could penetrate their passing show
And see the world's wild atoms, you would know
That reason's eyes will never glimpse one spark
Of shining love to mitigate the dark.
Love leads whoever starts along our Way;
The noblest bow to love and must obey - (...).

Farid Ud-Din Attar, The Conference of the Birds (séc.XIII)

photo jean loup sieff
I am filled with you.
Skin, blood, bone, brain, and soul.
There's no room for lack of trust, or trust.
Nothing in this existence but that existence.
Rumi

la fille courant alternatif


photo de jean loup sieff

mercredi 26 mai 2010

je vous reçois

comme une garce
avec les jambes ouvertes
les tétins vous pointant
assise sur la banquette
la vulve à découvert
somptueuse et béante
prête à l'ourdissage
de votre superbe tisseur

the appetite

of a desertic land
for drops of rain

of an hectic being
for a drunken binge

of life

mardi 25 mai 2010

WHO SAYS WORDS WITH MY MOUTH?

All day I think about it, then at night I say it.
Where did I come from, and what am I supposed to be doing?
I have no idea.
My soul is from elsewhere, I'm sure of that,
and I intend to end up there.

This drunkeness began in some other tavern.
When I get back around to that place,
I'll be completely sober. Meanwhile,
I'm like a bird from another continent, sitting in this aviary.
The day is coming when I fly off,
but who is it now in my ear who ears my voice?
Who says words with my mouth?

Who looks out with my eyes? What is the soul?
I cannot stop asking.
If I could taste one sip of an answer,
I could break out of this prison for drunks.
I didn't come here of my own accord, and I can't leave that way.
Whoever brought me here will have to take me home.

This poetry. I never know what I'm going to say.
I don't plan it.
When I'm outside the saying of it,
I get very quiet and rarely speak at all.

Rumi
We have a huge barrel of wine, but no cups.
That's fine with us. Every morning
we glow and in the evening we glow again.

They say there's no future for us. They're right.
Which is fine with us.

Rumi

lundi 24 mai 2010

photo de jean loup sieff

Ah!

vous avez mis sous le feu de l'ardeur,
alors que je dormais à demi nue,
cette chatte charmante, toute connue,
que d'autrui je cache à la vue,
moins de vous, à qui je permets
de la voir en liberté, sans retenue,


vous avez mis sous l'ardeur du feu
cette chatte charmante, sans pudeur
ni discrétion... ah! comme elle mouille
cette puce qui se pâme de votre foutre
somptueux, roide, libertin et pourfendeur
et, maintenant, je dois y mettre le doigt


sous votre regard lointain et vos murmures
et votre langue léchant mes plis toujours...
ah! comme je bande et me caresse
comme on égrène un chapelet

dimanche 23 mai 2010

ALL RIVERS AT ONCE

Don't unstring the bow.
I am your four-feathered arrow
that has not been used yet.

I am a strong knifeblade word,
not some if or maybe,
dissolving in air.

I am sunlight slicing the dark.
Who made this night?
A forge deep in the earth-mud.

What is the body?
Endurance.

What is love?
Gratitude.

What is hidden
in our chests?
Laughter.

What else?
Compassion.

Let the beloved be a hat pulled down firmly on my head.
Or drawstrings pulled and tied around my chest.

Someone asks, How does love have hands and feet?
Love is the sprouting bed for hands and feet!

Your father and mother were playing love games.
They came together, and you appeared!

Don't ask what love can make or do!
Look at the colors of the world.

The riverwater moving in all rivers at once.
The truth that lives in Sham's face.

Rumi

samedi 22 mai 2010

Fuckin' lov

Sai,
Lei ha un viso divverso

Quando di tanto in tanto
Lui gli mormora al orecchio
E gli fa eco

Sai,
Lei ha un viso divverso

Quando di tanto in tanto
Lui gli sazia la fame di bei parole
E gli fa eco

Sai,
Lei ha un viso divverso

Quando di tanto in tanto
Lui dice che lei gli manca
Troppo dopo spazi di silenzio
E gli fa eco

Sai,
Lei ha un viso divverso

Quando di tanto in tanto
Lei ascolta il rumore della sua voce
Come il suono del mare o il rumore
Della pioggia
E gli fa eco

Sai...

Tu

sei sulle tracce
dei miei passi
di sonnambula

come la nube della sera

sei sulle tracce
dei miei pensieri
del passato

come la nube della sera

lasciando un'altra traccia ... sulla strada

Tu

mouilles mon con ...


sous ma jupe de satin,
ardente et impudente,
s'enivre ma charmante
chatte de catin


... qui se languit de t'attendre en (im)patience
"LE PLUS HAUT POINT
DE LA RAISON EST-IL
DE CONSTATER
CE GLISSEMENT DU SOL
SOUS NOS PAS,
DE NOMMER
POMPEUSEMENT
INTERROGATION UN ÉTAT
DE STUPEUR CONTINUÉE,
RECHERCHER
UN CHEMINEMENT
EN CERCLE, ÊTRE CE QUI
N'EST JAMAIS
TOUT À FAIT? MAIS CETTE
DÉCEPTION EST CELLE
DU FAUX IMAGINAIRE,
QUI RÉCLAME UNE
POSITIVITÉ QUI COMBLE
EXACTEMENT SON VIDE.
C'EST LE REGRET
DE N'ÊTRE PAS TOUT.
REGRET QUI N'EST MÊME
PAS TOUT À FAIT FONDÉ.
CAR SI, NI EN PEINTURE,
NI MÊME AILLEURS,
NOUS NE POUVONS
ÉTABLIR UNE HIÉRARCHIE
DES CIVILISATIONS
NI PARLER DE PROGRÈS,
CE N'EST PAS QUE
QUELQUE DESTIN NOUS
RETIENNE EN ARRIÈRE,
C'EST PLUTÔT QU'EN
UN SENS LA PREMIÈRE
DES PEINTURES ALLAIT
JUSQU'AU FOND
DE L'AVENIR. SI NULLE
PEINTURE N'ACHÈVE
LA PEINTURE, SI MÊME
NULLE OEUVRE
NE S'ACHÈVE
ABSOLUMENT, CHAQUE
CRÉATION CHANGE,
ALTÈRE, ÉCLAIRE,
APPROFONDIT, CONFIRME,
EXALTE, RECRÉE
OU CRÉE D'AVANCE
TOUTES LES AUTRES.
SI LES CRÉATIONS
NE SONT PAS
UN ACQUIS, CE N'EST PAS
SEULEMENT QUE,
COMME TOUTES CHOSES,
ELLES PASSENT,
C'EST AUSSI QU'ELLES ONT
TOUTE LEUR VIE DEVANT
ELLES".

Merleau-Ponty, L'Oeil et l'Esprit, juillet-août 1960

CAUSERIE

Tristan:
Est-ce

Ta
Fesse?
Dresse
La.
Va...
Cesse...

Yseult:
Cu...
Couilles!
Tu

Mouilles
Mon
Con.

Charles Cros, Album Zutiste

jeudi 20 mai 2010

D'où vient

que quand la vie
nous fuit,
tout d'un coup,
on se prend
à aimer la vie?

Tanka

sur le mur de cette chambre
se projette l'ombre
de cette frêle fleur -
vais-je un jour devenir
une femme sans ombre?

mercredi 19 mai 2010

frêle -
telle la tige
de cette fleur
A bird delegation came to Solomon complaining,
"Why is it you never criticize the nightingale?"

"Because my way", the nightingale explained
for Solomon, "is different. Mid-March
to mid-June I sing. The other

nine months, while you
continue chirping,
I'm silent."

Rumi

Birds and Flowers, Chiang P'u, Berkeley Art Museum Collection

SOLOMON'S CROOKED CROWN

Solomon was busy judging others,
when it was his personal thoughts
that were disrupting the community.

His crown slid crooked on his head.
He put it straight, but the crown went
awry again. Eight times this happened.

Finally he began to talk to his headpiece.
"Why do you keep tilting over my eyes?"

"I have to. When your power loses compassion,
I have to show what such a condition looks like."

Immediately Solomon recognized the truth.
He knelt and asked forgiveness.
The crown centered itself on his crown.

When something goes wrong, accuse yourself first.
Even the wisdom of Plato or Solomon
can wobble and go blind.

Listen when your crown reminds you
of what makes you cold toward others,
as you pamper the greedy energy inside.

Rumi

mardi 18 mai 2010

TU

me fais (mal)heureuse
me fais forte
me fais pieuse
me fais garce
me fais démoniaque
me fais frêle
me fais désirable
me fais volubile
me fais gaie
me fais ange
me fais insomniaque
me fais reptile
me fais voluptueuse
me fais putain
me fais théâtrale
me fais faible
me fais captive
me fais geôlière
me fais maniaque

me fais démon
me fais fragile
me fais prisonnière
me fais (em)merdeuse

me fais pleine
me fais vaste
me fais belle
me fais autre

me fais chieuse
me fais stoïque
me fais conne
me fais patiente
me fais lubrique
me fais importante
me fais vaseuse
me fais pathétique
me fait fière
me fais lasse
me fais arrogante
me fais lierre
me fais (im)pudique
me fais menteuse

me fais pierre
me fais fidèle
me fais rêveuse
me fais sage
me fais (in)sensée
me fais répugnante

me fais comédienne
me fais effrontée
me fais sorcière
me fais chienne
me fais exquise
me fais rieuse
me fais frileuse
me fais vierge
me fais maline
me fais hargneuse
me fais esclave
me fais fumeuse
me fais puissante
me fais songeuse
me fais caressante
me fais croyante
me fais soigneuse
me fais reine
me fais prétentieuse
me fais (in)souciante
me fais gueuse
me fais fine
me fais voyeuse
me fais souriante
me fais discrète
me fais insinuante
me fais capricieuse
me fais distante
me fais (in)cohérente
me fais peureuse
me fais catin
me fais odieuse
me fais pathétique
me fais fabuleuse
me fais intelligente
me fais salope
me fais conne
me fais élégante
me fais gourmande
me fais désirable
me fais vilaine
me fais fuyante
me fais libre
me fais Magdeleine
me fais sainte
me fais pêcheresse
me fais maîtresse
me fais repoussante
me fais servile
me fais vaniteuse
me fais laide
me fais humble
me fais timide
me fais dormeuse
me fais réservée
me fais hostile
me fais arrogante
me fais docile
me fais orgueilleuse
me fais pénible
me fais chouineuse
me fais joyeuse
me fais subtile
me fais dense
me fais futile
me fais grincheuse
me fais mielleuse
me fais douce
me fais râleuse
me fais tactile
me fais paresseuse
me fais naïve
me fais visionnaire
me fais ingénue
me fais sinueuse
me fais conteuse

(entre tes bras et entre tes cuisses)



me fais femme



UN CORPS

HUMAIN
EST LÀ QUAND,
ENTRE VOYANT ET VISIBLE,
(...) SE FAIT UNE SORTE
DE RECROISEMENT,
QUAND S'ALLUME L'ÉTINCELLE
DU SENTANT-SENSIBLE,
QUAND PREND CE FEU
QUI NE CESSERA PAS
DE BRÛLER, JUSQU'À
CE QUE TEL ACCIDENT
DU CORPS DÉFASSE
CE QUE NUL ACCIDENT
N'AURAIT SUFFI À FAIRE...

Merleau-Ponty
Renoir, XIXe s.

SHEBA'S THRONE

When the Queen of Sheba came to Solomon,
she left behind her kingdom and her wealth
the same way lovers leave their reputations.

Her servants meant nothing to her,
less than a rotten onion.

Her palaces and orchards,
so many piles of dung.

She heard the inner meaning of LA! No!
She came to Solomon with nothing, except
her throne! As the writer's pen becomes

a friend, as the tool the workman uses
day after day becomes deeply familiar, so
her filigreed throne was her one attachment.

I would explain more about this phenomenon,
but it would take too long.

It was a large throne and difficult to transport,
because it couldn't be taken apart, being as
cunningly put together as the human body.

Solomon saw that her heart was open to him
and that this throne would soon be repulsive
to her. "Let her bring it", he said. "It will

become a lesson to her like the old shoes
and jacket are to Ayaz. She can look at
that throne and see how far she's come."

In the same way, God keeps the process
of generation constantly before us:

the smooth skin and the semen
and the growing embryo.

When you see a pearl on the bottom,
you reach through the foam and broken sticks
on the surface. When the sun comes up, you forget
about locating the constellation of Scorpio.

When you see the splendor of union,
the attractions of duality seem poignant
and lovely, but much less interesting.

Rumi

lundi 17 mai 2010

Oblivion

fuck
life sucks
the more
we
fuck
the better
we
suck life
fuck

Homem

do turbo e do gasóleo
da estrada e da lama
dizes que não queres
fugir de nada nem de
ninguém para onde
queres fugir quando
dizes que não queres
fugir de ninguém nem
de nada Homem ?

Made in Heaven

Jeff Koons& Cicciolina, Made in Heaven
Ma puce suinte
vers votre pine
luxurieuse et libertine
Mes tétons pointent
vers vos mains
envoûtantes et caressantes
Entre mes grandes lèvres
gicle le suc qui émane
de ma vulve rose et avide
Tant j'aimerais que votre langue
me lèche du cul au con
et vous en faire de même
Tant je voudrais que votre épée
entre mes cuisses engorgées
me mette au trépas
ce sont-là amours jouissantes
vos désirs excitent ma petite motte
et votre mât y planté, si aisément,
la rend gaiement plaisante et ardente

l'endroit le plus verdoyant qui soit en tout lieu

SHEBA'S HESITATION

Lovers of God, sometimes a door opens,
and a human being becomes a way
for grace to come through.

I see various herbs in the kitchen garden,
each with its own bed, garlic, capers, saffron,
and basil, each watered differently to help it mature.

We keep the delicate ones separate from the turnips,
but there's room for all in this unseen world, so vast
that the Arabian desert gets lost in it like a single hair

in the ocean. Imagine that you are Sheba
trying to decide whether to go to Solomon!
You're haggling about how much to pay

for shoeing a donkey, when you could be seated
with one who is always in union with God,
who carries a beautiful garden inside himself.

You could be moving in a circuit without wing,
nourished with eating, sovereign without a throne.
No longer subject to fortune, you could be luck itself,

if you would rise from sleep, leave
the market arguing, and learn that
your own essence is your wealth.

Rumi
Ingres (XIXe s.)

dimanche 16 mai 2010

Completion

ton corps -
avec ses sucs et son sang,
ses veines, ses nerfs et ses yeux,
dans toute sa splendeur virile,
étendu sur mon corps;

ta voix -
composée de mots syllabiques,
de tendres et durs murmures,
de musiques graves et mélodieuses,
coulée sur ma voix;

la magie d'un chant et d'une danse
Jean-léon Gérôme, Jeunes grecs faisant battre des coqs (XIXe s.)

Dehors...

un soleil timide perce entre deux gros nuages. Je m'asseois sur la banquette en moleskine rouge. Je regarde au-dehors par la baie vitrée du café de la gare... Je relis, une nouvelle fois, cet extrait du livre de Houellebecq (les particules élémentaires): " Je n'ai pas eu une vie heureuse, dit Annabelle. Je crois que j'accordais trop d'importance à l'amour. Je me donnais trop facilement, les hommes me laissaient tomber dès qu'ils étaient arrivés à leurs fins, et j'en souffrais. Les hommes ne font pas l'amour parce qu'ils sont amoureux, mais parce qu'ils sont excités; cette évidence banale, il m'a fallu des années pour la comprendre. (...) je n'éprouvais aucun plaisir à provoquer ni à séduire. Même la sexualité a fini par me dégoûter; je ne supportais plus leur sourire de triomphe au moment où j'enlevais ma robe, leur air con au moment de jouir, et surtout leur muflerie une fois l'acte accompli. (...) C'est pénible à la fin d'être considérée comme du bétail interchangeable...(...) J'avais couché avec des dizaines d'hommes et aucun ne valait la peine qu'on s'en souvienne (...) J'avais décidé d'arrêter, de sortir du jeu. Je mène une vie calme, dénuée de joie. Le soir je lis, je me prépare des infusions, des boissons chaudes (...) En réalité, je voudrais que la vie passe très vite. (....) Michel resta silencieux. Il n'était pas surpris. La plupart des femmes ont une adolescence excitée, elles s'intéressent beaucoup aux garçons et au sexe; puis peu à peu elles se lassent, elles n'ont plus très envie d'ouvrir leurs cuisses, de se mettre en lordose pour présenter leur cul; elles cherchent une relation tendre qu'elles ne trouvent pas, une passion qu'elles ne sont plus vraiment en mesure d'éprouver; alors commencent pour elles les années difficiles."
En sirotant mon caffe latte, je me perds en conjectures rapides, après la lecture de cet extrait aussi triste, que fade. Un cliché très occidentalisé sur la femme et les rapports hommes-femmes, dans nos modernes sociétés contemporaines. C'est un peu toujours la même rengaine depuis Emma Bovary, Thérèse Desqueyroux ou Anna Karenine, qui perpétue à satiété le stéréotype de l'ordre patriarcal, logico-masculin des choses, qui nie platement la libération de la jouissance féminine, qui entrevoit la femme comme une héroïne échevelée, une hystérique névrosée, une femme amère et frustrée dont la décadence physique s'attelle à la décadence spirituelle, en manque permanent d'amour.. en somme, toujours vouée à un destin tragique.
Je remémore alors, de façon irraisonnée, cette citation (extraite de la Bible?) : " L'acte d'amour (...) demeure entre la femme et l'homme comme leur seul lien...".
CES GENS VOULAIENT
RÉGNER, ET, COMME
IL CONVIENT EN CE CAS,
ILS ONT SOLLICITÉ
LES PASSIONS TRISTES.
RIEN DE PAREIL NE NOUS
MENACE, HEUREUX
SI NOUS POUVIONS
INSPIRER À QUELQUES-
UNS- OU À BEAUCOUP-
DE SUPPORTER
LEUR LIBERTÉ, DE NE PAS
L'ÉCHANGER À PERTE,
CAR ELLE N'EST PAS SEULEMENT LEUR CHOSE,
LEUR SECRET,
LEUR PLAISIR, LEUR SALUT,
ELLE INTÉRESSE
TOUS LES AUTRES.

Merleau-Ponty, Les Aventures de la dialectique (1953)

SOLOMON TO SHEBA

Solomon says to the messengers from Sheba,
"I send you back as messengers to her.

Tell her this refusal of her gift
of gold is better than acceptance,

because with it she can learn what we value.
She loves her throne, but actually it keeps

her from passing through the doorway
that leads to a true majesty.

Tell her, one surrendering bow is sweeter
than a hundred empires, is itself a kingdom.

Be dizzy and wandering like Ibrahim,
who suddenly left everything.

In a narrow well things look backward
from how they are. Stones and metal objects

seem treasure, as broken pottery does
to children pretending to buy and sell.

Tell her, Joseph sat in such a well,
then reached to take the rope that rose

to a new understanding. The alchemy
of a changing life is the only truth."

Rumi

samedi 15 mai 2010


By Jeff Koons
SHEBA'S GIFTS TO SOLOMON
Queen Sheba loads forty mules with gold bricks
as gifts for Solomon. When her envoy and his party
reach the wide plain leading to Solomon's palace,
they see that the top layer of the entire plain
is pure gold. They travel on gold
for forty days!
What foolishness to take gold
to Solomon, when the dirt of his land
is gold. You who think to offer
your intelligence, reconsider. The mind
is less than road dust.
The embarrassing commonness they bring only
slows them down. They argue. They discuss
turning back, but they continue,
carrying out the orders of their queen.
Solomon laughs when he sees them unloading
gold bars.
"When have I asked you
for a sop for my soup? I don't want gifts
from you. I want you to be ready
for the gifts I give.
You worship a planet that creates gold.
Worship instead the one who creates the universe.
You worship the sun. The sun is only a cook.
Think of a solar eclipse. What if you get attacked
at midnight? Who will help you then?"
These astronomical matters fade.
Another initimacy happens,
a sun at midnight,
with no east, no night or day.
The clearest intelligences faint,
seeing the solar system flickering,
so tiny in that immense lightness.
Drops fall into a vapor, and the vapor explodes
into a galaxy. Half a ray strikes a patch of darkness.
A new sun appears.
One slight, alchemical gesture,
and saturnine qualities form inside
the planet Saturn.
The sensuous eye needs sunlight to see.
Use another eye.
Vision is luminous.
Sight is igneous, and sun-fire light very dark.
Rumi

boredom


Montrouge, Peinture
en nuestro itinerario
no hay que tener miedo
de la voluptuosidad
ni de la lujuria
pero sí del tedio, del fastidio
boredom my love
le dôme de l'ennui
celui-là oui est à redouter

vendredi 14 mai 2010

CE QU'IL ME FAUT

Chantez, chantez encor, rêveurs mélancoliques,
Vos doucereux amours, et vos beautés mystiques
Qui baissent les deux yeux;
Des paroles du coeur vantez-nous la puissance,
Et la virginité des robes d'innocence,
Et les premiers aveux!

Ce qu'il me faut à moi, c'est la brutale orgie,
La brune courtisane à la lèvre rougie,
Qui se pâme et se tord;
Qui s'enlace à vos bras dans sa fougueuse ivresse,
Qui laisse ses cheveux se dérouler en tresse,
Vous étreint et vous mord!

C'est une femme ardente autant qu'une Espagnole,
Dont les transports d'amour rendent la tête folle
Et font craquer le lit;

C'est une passion forte comme une fièvre,
Une lèvre de feu qui s'attache à ma lèvre
Pendant toute une nuit!

C'est une cuisse blanche à la mienne enlacée,
Un regard embrasé d'où jaillit la pensée;
Ce sont surtout deux seins,
Fruits d'amour arrondis par une main divine,
Qui tous deux à la fois vibrent sur la poitrine,
Qu'on prend à pleines mains!

Eh bien! venez encor me vanter vos pucelles,
Avec leurs regards froids, avec leurs tailles frêles,
Frêles comme un roseau,
Qui n'osent de leurs doigts vous toucher, ou rien dire,
Qui n'osent regarder et craignent de sourire,
Ne boivent que de l'eau!

Non, vous ne valez pas, ô tendres jeunes filles
Au teint frais et si pur caché sous la mantille
Et dans le blanc satin,
Non, dames du grand ton, en tout, tant que vous êtes,
Non, vous ne valez pas, femmes dites honnêtes,
Un amour de catin.

ALFRED DE MUSSET
(1810-1857)

jeudi 13 mai 2010

ma pudeur est prise au dépourvu

mon con rebondi
ne se coigne, seigneur,
que de votre foutre

il se pame de rubis, d'ivoire et d'ébène
mais seul votre foutre, le mène

ma puce pleine de feu
de votre foutre éblouissant
n'attend, en son point de noblesse,
que votre coup de grâce
photo de jean loup sieff

ton regard

me fait bander
me fait damner
me fait danser
me fait trembler
me fait jouir

(ton regard ténébreux)

me fait nue
me fait femelle
me fait exquise
me fait catin
me fait soumise

(il me fait esclave et il me fait reine)

désir

je vous offre un amour divin
au coeur d'un printemps diapré
car j'aime mieux votre foutre
que le pain ou même le vin

je vous offre un amour catin
au creux de mes grandes lèvres
hardies, car j'aime l'amour
et tous ses incendies

je vous offre un amour serein
au creux de ma chatte fière
car j'aime vous obéir
et me livrer entière

je saurais me faire esclave nue
et pourtant rester votre reine
car j'aime tout vous donner
sans avoir rien perdu

mercredi 12 mai 2010

(ton) corps

photo de jean loup sieff

envie de (te) revenir
envie de (te) sillonner
envie de (te) respirer
envie de (te) humer
(savourer les embruns salés de ton océan)
envie de (t') envoûter
envie de (te) caresser
envie de (t') empoigner
envie de (te) lècher
(à pleine langue)
envie de (te) happer
envie de (t') exiler
envie de (te) grimper
envie de (te) tyranniser
(m'allonger sur cette grande plage de sable blanc)
envie d'encens, d'or et de myrte
envie de tatouer, sur ta peau, mon désir
fait de salive, de sueur et d'odeur
envie de te voir par le ventre,
par les cuisses et par le dos
envie de (me) découvrir (nue)
sous ton regard décalé
(m'ensevelir nue dans l'eau glacée)
le papillon bat des ailes
comme s'il désespérait
de ce monde

(Issa)

Quand le papillon disparut
mon esprit
revint à moi

(Wafû)

Même poursuivi
le papillon
jamais ne semble pressé

(Garaku)

Une fleur tombée
remonte à sa branche!
non c'était un papillon

(Moritake)

De l'herbe folle
quel papillon
est né!

(Issa)

Le papillon voletant -
je me sens moi-même
une créature de poussière

(Issa)

Le papillon
posé sur la cloche du temple
endormi

(Buson)

mardi 11 mai 2010

plus que tout

je me soumets
à tes (in)déféctions

plus que tout

j'aime
tes (im)perfections

(P)ODER

Toute trace du passé
est poussière...
Aconchego o meu corpo.
Derrapo para um coma soporífero.
Oiço chocalhar os espanta-espíritos?!
Desligo a climatização...
Aquieto o meu corpo.

lundi 10 mai 2010

jeu

je t'envie
je t'avoue
je m'ennuie
jeu (temps) veux
Da capire?
Niente.

L'attesa
mi straccia
il cuore
sous un ciel gris -
l'hiver se résume
à un parapluie cassé

dimanche 9 mai 2010

ilha

photo de jean loup sieff


photo de robert doisneau
A morte é a curva da estrada,
Morrer é só não ser visto.
Se escuto, eu te oiço a passada
Existir como eu existo.

A terra é feita de céu.
A mentira não tem ninho.
Nunca ninguém se perdeu.
Tudo é verdade e caminho.

Fernando Pessoa

samedi 8 mai 2010


photo de jean loup sieff

À Myra

la belleza de tu viso

mi fa sorridere

fra la luce del giorno
fra la pioggia soturna
fra una bufera di vento
fra la bianchezza della neve
fra il ardimento del azzuro
fra la luce del sole

mi fa sorridere

attraverso la malinconia della tua mancanza
attraverso la solitudine della tua assenza

mi fa sorridere

sul far della sera buia
photo de robert mapplethorpe
au petit matin
j'enlace ton corps
telle une étoffe délicate
je m'imbibe de ta sueur

au petit matin

photo de jean loup sieff

au petit matin

mon corps (s'en)fuit à l'orée de la forêt

où épais il s'imbibe de rosée...

au petit matin

mon corps court sur ton corps

sur lequel il égrène goutte à goutte

ces perles de fraîcheur

au petit matin

vendredi 7 mai 2010

La vallée de la mort

photo de jean loup sieff

Pesadilla

Hoje -



Parti o espelho.

Estilhaçou de cima a baixo,

Em fendas zonzas e orquestradas.



Agora -



Olho a medo.



O meu rosto costurado,

Desfigurado por rasgões, cortes e sulcos.



O meu corpo fendilhado,

Desfeado por brechas, cissuras e falhas.



A minha vulva escachada,

Deturpada por uma fendedura, um rasgão



Hediondo e abjecto...
au petit matin -
les oiseaux se jettent avidement
sur les nèfles du Japon

woman with cello...


I hate working
I love playing (the) music
for u

mec

tu ne (con)nais pas d'autre verbe que (tra)vaille?

jeudi 6 mai 2010

photo de jean loup sieff



hier -
se tenant à l'écart des lumières elle glissa et croula... les fesses en l'air!
texte de ML
I am tonight
like a bird cage
like a bone cage
like a flesh cage

mercredi 5 mai 2010

micro-conto

algumas coisas andam devagar outras nada outras paradas - diz ela

custa-me ver como ela se quer desalmada e desperadamente acostumar ao tédio da (não)-vida que aquele homem ainda jovem, mas já totalmente gasto e acabado e alcoolizado lhe dá em nome de um amor...
qual amor minha andorinha?!...
the guy is a mother fucker ...
wake up you stupid cow!..
Hoy -
no tengo ganas de trabajar
no tengo ganas de leer
no tenho ganas de cocinar
no tengo ganas de escríbir
(que contradictoria que soy)
no tengo ganas de salir
no tengo ganas de pensar
no tengo ganas de viajar
no tengo ganas de hablar
(que contradictoria que soy)
sí tengo ganas de besarte
sí tengo ganas de abrazarte
sí tengo ganas de desnudarme
sí tengo ganas de joderte
(que coerente que soy)
sí tengo ganas de amarte
sí tengo ganas de dormirme
sí tengo ganas de pasearte
sí tengo ganas de sueñarnos
(que coerente que soy)

mardi 4 mai 2010

de la tulipe
il ne reste plus
que la tige

de la bouteille
il ne reste plus
que la bouteille
hoje pegunto-me :
como transformar o vulgar
em (in)vulgar?

lundi 3 mai 2010

sous ton regard -
je pratiquerai inlassablement
le (dé)lit pour lequel
j'ai déjà été (con)damnée

samedi 1 mai 2010

Lô, Dô et Xâ

Lô, divinité de l'eau
Dô, divinité du sommeil
Xâ, divinité de la vie

Dô est l'enfant de Xâ et de Lô
enfanté dans la douleur
d'un seul cri que Lô a perçu
et qui a fait frémir l'onde
un soir d'été

L'enfant Dô demande à Xâ -
si la vie est aussi jolie que
son beau visage rond
aux yeux bridés

Xâ répond à Dô -
que la mort est aussi douce
que le visage paisible de Lô

Lô, vieillard sage dit à Xâ -
l'enfant Dô dort au berceau de Xâ
comme un agneau au creux
de la verte prairie

Nymphettes

nicettes lolitas nymphettes

aguicheuses et faussement candides
petites naines fleurs de femmes
petites nixes radieuses ondines des flots

nicettes lolitas nymphettes

la menace plane sur vous
la vie ne fait que s'écouler et rien de plus
la mort brame aux lisières lointaines

Dé(lire) Perecquien en vrac



la standardiste est sans doute
très efficace et déclenche
des avalanches outre-manche

je m'en vais boire une bière
avant la répétition générale
qui fera aboyer les chiens


The dog barks
et l'oiseau vole
dans les étals


Yerma

todo se queda sembrado en la tierra fértil
pero tán sútil es el viento que sembra
la llanura del cuerpo de una hembra...

Corps

Corps de femme corps long corps sinueux en l'endroit de ton enfantement corps possession corps ardent corps vibrant corps fraîcheur corps fragile corps saignant corps vide corps plein corps désir et obsession corps implosé corps intense corps corseté corps dur corps fermé corps concession corps malmené corps encombré corps violent corps aliéné corps exalté corps ample ou exigu corps languide corps lourd corps hanté corps chaviré corps amarré corps asservi corps esclave corps esseulé corps coulé corps tourmenté corps échoué corps brisé corps intense corps banalisé corps dépossédé corps (en)dormi corps somptueux corps majestueux corps englouti corps naufragé corps projeté corps mâché corps désiré corps dessiné corps deviné corps fardé corps défié corps brûlé corps pollué corps cassé corps plaqué corps aliéné corps déchiqueté corps blessé corps fatigué corps abandonné corps asséché corps las corps éreinté corps résigné corps abîmé corps châtié corps ancré corps distrait corps passioné corps de femme corps menu corps élancé corps fragmenté corps violenté corps exsangue corps longiligne corps sensuel corps excitant corps

vent

le vent s'est rabattu sur ce qu'il n'y avait plus
le temps qui passe les volets à battants
la poussière et le maudit vent le vent le vent
et ça sentait la violette et le néant...

deserto

o teu corpo no limiar do meu corpo
molda a sombra do meu desejo

ceder-me ao olhar-te é como caminhar no deserto e ter sede e beber na concha das minhas mãos

o meu corpo no limiar do teu corpo
molda a sombra do teu desejo

ceder-te ao olhar-me é como caminhar no deserto e ter sede e beber na concha das tuas mãos

lie de vin

ô Seigneur -
j'eus envie de cette bouteille
et dans la lie de vin
tout bien vite redevînt
si loin du divin
et son lit ait cherché
en vain...

ah! ces liqueurs qu'en amont et qu'on avale
quelle sotte excuse pour une fugace félicité!..

Silêncio!

letras alinham palavras aconchegam frases adereçam páginas arranjam livros amanham estantes adornam bibliotecas
Silêncio!
intra muros
Literatura queda!..

il y a des jours

Il y a des jours comme ça
où tout semble intenable
quand le coeur a des nausées
que la raison méconnaît
j'ai soumis mon rêve à ton sillage
Il y a des jours comme ça
où tout semble immuable
quand même le soleil
fait l'amour à un grain de sable
Il y a des jours comme ça
où tout semble insoutenable
quand plus léger qu'une plume
le coeur bat entre marteau et enclume
je parcours le même rivage
Il ya des jours comme ça
où tout semble instable
quand même plus leste que le vent
on se ramasse sur le bitume

nuit

Fait-il jour dans l'univers inquiétant ? -

Je te suis si fidèle
qu'aujourd'hui je me baptise
Adèle.

Ventre

Ventre que já foi fecundo ventre maduro ventre fértil
ao estio como após uma enchente do Nilo...

Ventre hoje ermo descambado escassa terra de sedução
ao estio como após uma enchente do Nilo...

Ventre pousio numa longa aquebrantada quietação
ao estio como após uma enchente do Nilo...