lundi 22 septembre 2008

Les fruits du corps - Abdellatif Laâbi (Clepsydre)

Elle ne sait pas parler
dit-elle
C'est là qu'elle irrite

Il faut la voir raconter
Elle devient l'enfant
qui ouvre grand les yeux
tremble de peur
et s'émerveille

Et quand l'histoire s'achève
elle demanderait presque
qu'on la borde
et lui dise:
Dors mon bébé
dors


Si je pouvais m'abandonner
comme tu t'abandonnes
Si tu pouvais me caresser
comme je te caresse
Si...
Mais que serions-nous
sans nos imperfections?

Ta mousse
reconnaît mon arbre
Mon arbre
se perd dans ta forêt
Ta forêt soutient mon ciel
Mon ciel te restitue tes étoiles
Tes étoiles chutent dans mon océan
Mon océan berce ta barque
Ta barque atteint ma rive
Ma rive est ton pays
Ton pays me subjugue
et j'en oublie le mien


Je suis là
à t'attendre
et c'est comme si je brodais
le mouchoir de l'adieu
Mes démons me reprennent
Je te veux
ici
et maintenant

2 commentaires:

hfm a dit…

Como gosto de conhecer novos poetas! e com que poesia!

ma grande folle de soeur a dit…

É verdade Helena! Que poesia!...