« Je
sais mieux que personne à quoi m’en tenir sur mes propres desseins. »
George Sand
J’ai de tout
temps détesté au plus haut point les « bien-pensants », « tous
ces gens bien intentionnés » comme le chantait Brassens dans l’Auvergnat.
Je préfère de
loin les oisifs, les contemplatifs et aussi les gens simples, ceux qui
pratiquent inoffensivement l’idylle rustique.
Maintenant que
je suis moi-même devenue oisive, je peux affirmer sans ambages que j’ai
inauguré un nouveau cycle dans ma vie et que j’aspire aussi à devenir rustique.
Mes erreurs
passées, grâce à Dieu ou au Diable, ne s’étendront pas au-delà du Prologue et
des premiers chapitres de mon existence et je tremble quand je pense à la
responsabilité inhérente de m’afficher comme une mutante.
À chaque jour
qui passe, j’assiste ébahie à ma propre mue et je ressens un frisson d’émerveillement.
Je me suis avec peine, mais avec grande efficacité, affranchie de toutes les
influences néfastes qui m’avilissaient et je m’évertue à suivre à la lettre mon
« nouvel évangile », ma nouvelle vision du monde. J’ai mis mon ancien
« moi », hors d’état de nuire. Je quitte la route pour arpenter
librement les sentiers battus.
Oui, je conviens
que mes détracteurs pourront dire que ce n’est là que mon dernier dada dont
je me lasserai sous peu… Il est naturel qu’on m’accuse aussi de naïveté et d’un
idéalisme béat.
J’aspire
profondément à cette douceur de vivre des campagnes, à ce calme profond, à
cette riante sérénité, au chant de la Nature, à ce pays de rêve et de joie,
fait de ciel, de champs et d’arbres.
En réalité, je ne
désire rien de neuf ni même d’original. Je dévale tout bonnement la pente, qui
ramène l’être désabusé, de la civilisation aux charmes de la vie champêtre et
primordiale.
Est-ce une idée
naïve ou le rêve d’un rêve ?
Le fait est que
ce rêve grandit en moi comme quelque chose de vague et d’obsédant et remplace
idéalement toutes mes angoisses.
Je voudrais sentir
le beau et m’approprier un style, un art d’écrire bucolique qui peint en peu de
mots, sans chercher à amplifier ni à déguiser à travers de vaines fioritures.
Je n’aspire plus
qu’à une chose dans ma vie : revenir à mon âme primitive, à mon être
rustique.
J’espère y
trouver mon compte.
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