« Stando ancora a letto, fantasticavo (…)
Avrei potuto cucinarmi qualcosa da solo. Lavorare qualche ora a preparare un
manicaretto mi distende. Per esempio delle côte de veau Foyot : carne spessa almeno quattro
centimetri, porzione per due s’intende, due cipolle di taglia media, cinquanta
grammi di mollina di pane, settantacinque di groviera grattugiato, cinquanta di
burro, si passa la mollina sino a farne del pangrattato che va mescolato col
groviera, poi si pelano e si tritano le cipolle, si fanno fondere quaranta grammi di burro in una piccola casseruola
mentre in un’altra fonderanno dolcemente le cipolle con il burro rimasto, si
ricopre il fondo di un pianto con la metà delle cipolle, si condisce la
carne con sale e pepe, la si pone nel
piatto e se ne guarisce un lato con il resto delle cipolle, si copre il tutto
con un primo strato di mollica al formaggio facendo aderire bene la carne al
fondo del piatto, lasciandovi colare il burro fuso e schiacciando leggermente
con la mano, si rimette un altro strato di mollica sino a formare una sorta di
cupola e aggiungendo del burro fuso, si cosparge tutto di vino branco e di
brodo, senza sorpassare della metà l’altezza della carne. Si mette tutto al
forno per circa mezz’ora, continuando a inumidire con vino e brodo. Condire con
cavolfiore saltato.
Porta via un poco di tempo, ma il piaceri della
cucina iniziano prima dei piaceri del palato e preparare vuol dire pregustare,
come stavo facendo, ancora crogliandomi nel letto. Gli stolti hanno bisogna di
tenersi sotto le coperte una donna, o un ragazzino, per non sentirsi soli. Non sanno
que l’acquolina in bocca à meglio di un’erezione. »
Il Cimitero di Praga, Umberto Eco
La cuisine est
la base de tout. Ne dit-on pas : « Je mange, donc je suis. » Un
lieu/un lien social, un fait culturel majeur : affectif, intime, anthropologique,
économique, écologique… Plaisir et partage dans le meilleur des cas, mais aussi
enjeu de santé et affaire de responsabilité. Cela n’a jamais été aussi vrai que
maintenant avec la pandémie et le confinement.
Caroline Broné
fait un petit inventaire de l’alimentation confinée. Qu’est-ce qui a changé dans
nos pratiques alimentaires pendant ces deux mois et qu’est-ce qui va en rester ?
Des études sont
en cours et les premiers chiffres ne décrivent que des tendances…
Selon différents
organismes de recherche et autres sondages récents compilés : 42% des
français interrogés auraient consacré plus de temps à la préparation des repas ;
1/3 des répondants ont privilégié le fait maison ; 45% des français se
sont davantage tournés vers les produits d’origine française ; 37% vers
les circuits courts, ils sont même 53% à avoir favorisé les ventes directes
auprès des producteurs. Enfin 56% disent vouloir manger désormais plus
sainement.
« Tous
les légumes, – au clair de lune – étaient en train de s’amuser – et les
passants les regardaient – les cornichons – dansaient en rond – les salsifis –
dansaient sans bruit… »
C’est ce qu’on
appelle les bonnes résolutions. Et en dernier : les Français auraient pris
en moyenne 2,5 kg depuis le 17 mars…
« Sans doute,
avons-nous redécouvert la valeur vitale de l’alimentation » dit le
sociologue Eric Birlouez.
« Alors que
décennies après décennies, manger a perdu de sa valeur. Sa valeur économique,
tout d’abord, car nous dépensions de moins en moins pour notre alimentation. Mais
aussi sa valeur humaine car nous avons oublié que des gens travaillent pour produire
notre nourriture, pendant ces deux mois, nous n’avons jamais autant parlé des
caissières de supermarché, des chauffeurs livreurs, des producteurs agricoles
ou des éboueurs qui ramassent nos déchets alimentaires. Tout à coup, la
dimension humaine de la chaîne alimentaire nous est réapparue. »
Par ailleurs,
cette crise est venue ainsi confirmer des tendances lourdes, comme la fracture
alimentaire. Avec d’un côté des consommateurs qui avaient privilégié le bio
(les ventes ont manifestement explosé) , découvert ou redécouvert le local, des
individus qui se sont mis à la cuisine et de l’autre des gens en réelle insécurité
dès lors que leurs enfants n’ont plus accès à la cantine ou qu’eux ont perdu
leur emploi et qui se ruent sur le prêt à manger.
Ce qui ressort
de ce bilan d’étape sur l’alimentation au temps du coronavirus, c’est avant tout
que le confinement a été l’occasion d’une vaste remise en question et d’une
réflexion.
Qu’est-ce que
manger ? Comment se nourrit-on ? Comment retrouver votre souveraineté
alimentaire et redonner du poids aux paysans ? Faut-il créer « un
droit universel à l’alimentation » sur le modèle de la sécurité sociale ?
La cuisine a
repris une place centrale dans nos vies et beaucoup d’entre nous ont
redécouvert le sens du lien entre la terre et la casserole.
La question désormais
est de savoir ce qui va rester de tout cela.
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