«Gran trabajo dio hacer comprender que no
existe esa especie de patio interior dentro de nosotros. Lo que existe es que
era extraordinariamente cómodo el imaginar una especie de receptáculo en el que
se iban depositando imágenes y recuerdos.
¡Cómo! ¿No
somos entonces como una vasija que contiene un líquido precioso? No. Entonces,
cuando tememos haber perdido un recuerdo, ¿dónde buscarlo?
Pues volviendo la mirada hacia el pasado, hacia
donde estaba, hacia donde está. Sí, está allí, fuera de nosotros, tal como
estaba, tal como estará siempre.
Allí está aquella mirada tranquila y alegre,
allí suena aquella voz con sus inflexiones tan proprias. Todo eso es tan
absolutamente real como estos trazos, que están también volviéndose pasado a
medida que se fijan en el papel. No necesitan otro mundo ni un mundo interior. Reales,
firmísimos. No un fantasma invisible, no una huella borrosa en la memoria.»
Circe María, Destrucciones en
Transparencias, 1986, Antología Poética
Les pensées noires, les idées mauvaises, les
tentations, les manies, les obsessions, les peurs, les soupçons, toute une
armada de malfrats silencieux qui vient nous assaillir, de temps à autre, pour
nous damner.
Notre esprit est leur forteresse à conquérir,
leur royaume et leur rêve. C’est là qu’ils se bousculent au portillon.
Ils sont derrière nous, ils suivent nos pas, sournoisement, puis, le moment venu, si telle est leur envie, ils entrent en nous, sans crier gare, à notre
insu, en catimini, par les oreilles, par le nez, par la bouche, par les yeux et
on ne les soupçonne même pas.
En quelques minutes, nous voilà pris d’assaut,
désarmés, dépiautés, anéantis et envoyés au cachot, conquis sans quartiers. Nous
devenons leurs malheureux, misérables, piteux prisonniers!
Ils sont tel un minuscule nuage de moucherons
microscopiques, pas plus grands qu’une tête d’épingle, et continuent de tourbillonner, autour de nous, comme si nous étions des fruits pourris.
Ils nous pénètrent impunément, quand et comme
il leur plaît.
Ils nous
enlèvent la paix, le désir de travailler, l’appétit. Ils nous réduisent, abjectement, à l’état de chiffes molles.
Nous avons, par moments, l’illusion que nous
sommes tranquilles, sereins, presque parfaitement heureux, totalement maîtres
de la situation, les timoniers d’une existence, on ne peut plus paisible, et
voilà qu’ils rappliquent, de nouveau avec plus de vigueur, et ne nous laissent pas de répit.
Les voilà dans notre tête, une fois de plus, et
le tourment déboule comme une cascade tumultueuse.
Nous respirons avec peine, les yeux rivés au
plafond fissuré et couvert de taches d’humidité, sans parvenir à nous endormir.
Notre cage thoracique ressemble à une boite en
fer, où résonne le bruit métallique d’un bourdon, enfermé depuis des heures,
zigzagant hébété, jusqu’à ce qu’épuisement et mort par asphyxie s’ensuivent.
Quel étrange Enfer!
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