mardi 28 septembre 2010

Le but de la vie, c'est d'aimer
Chacun le dit, chacun le sait
Tes paroles sont inutiles
Je ne sens plus ton corps fragile

Et le but de ma vie s'efface
Droit devant, la tour Montparnasse
Dont les étages au ralenti
S'allument comme un rêve englouti.

Nous traversons le commercial
Comme une enveloppe irisée
Dont les stimuli névrosées
Délimitent un destin brutal.

C'est notre vie, c'est notre mort
Qui se dessinent sur les réseaux
La ville nourrit ses bourreaux
Et le dégoût emplit nos corps.

Expériences inarticulées
J'achète des revues sexuelles
Remplies de fantasmes cruels
Au fond, il faut éjaculer
Et s'endormir comme une viande
Sur un matelas défoncé
Enfant, je marchais dans la lande
Je cueillais des fleurs recourbées
Et je rêvais du monde entier
Enfant, je marchais dans la lande
La lande était douce à mes pieds.

in Poésie, de Michel Houellebecq

2 commentaires:

myra a dit…

superbe!!!!!c'est fou ce que tu choisis bien!
bises

ma grande folle de soeur a dit…

merci Myra, en ce moment je préfère choisir à écrire :) bises