jeudi 3 juin 2010

(...)

Ô femme! mystère! être ignoré qu'on encense!
Parfois j'étais obscène à force d'innocence.
Mon regard violait la vague nudité,
Des déesses, debout sous les feuilles d'été;
Je contemplais, de loin ces rondeurs peu vêtues,
Et j'étais amoureux de toutes les statues;
Et j'en ai mis plus d'une en colère, je crois.
Les audaces dans l'ombre égalent les effrois,
Et, hardi comme un page et tremblant comme un lièvre,
Oubliant latin, grec, algèbre, ayant la fièvre
Je restais là stupide au bas des piédestaux,
Comme si j'attendais que le vent sous quelque arbre
Soulevât les jupons d'une Diane en marbre.

Victor Hugo

1 commentaire:

myra a dit…

beau!!!!!!!!!!!!!
bisou