lundi 28 décembre 2020


la tourmente d'hiver

à la fin s'abolit

dans le bruit de la mer


Gonsui

jeudi 24 décembre 2020


 

poussées par le vent d'ouest

les feuilles mortes s'accumulent

à l'est


Buson

mardi 22 décembre 2020

MA REVUE DE L’ANNÉE

 




2020






Un bric à brac de sentiments courants et transfuges, jonchant le sol, pêle-mêle, foulés aux pieds, sans états d'âme bien précis.

Une agence de spectacles sans affichage.

Un abonnement gratuit (une bonne âme m'a retenu des places) pour une saison théâtrale permanente.

Endormie avant l'entracte, je n'entends jamais frapper les trois coups.

L'ouvreuse me regarde de côté et m’assène:

“Allez donc vous installer au balcon, vous n'aurez pas même besoin de lorgnettes!

Et surtout, n'oubliez pas les applaudissements à tout rompre, claquez des mains et bissez! Faites une ovation et lancez des fleurs! Vos trépignements sont hautement estimés! Les sifflets à contrario sont interdits,  je vous avertis illico ! Sinon vous serez toisée , prendrez du bâton et retournerez au poulailler!"

Une salle de music-hall réduite à la sortie des artistes.

Une baraque foraine remplie de femmes à barbe, un tour de chant d’animaux savants et de dompteurs gugusses.

Un strip-tease de trapézistes contorsionnistes. Une parodie de variétés, des avaleurs de sabres, un nain ventriloque faisant le pitre et monsieur Loyal au milieu de la piste s’essayant au saut de la mort, un tour de haute voltige sans filet, un mime tout droit sorti d’un jeu Capitolin, un gladiateur perdu dans un vélodrome et une cavalcade de hussards et de mameluks en patrouille, une course de chars déjantés, menée par Ben Hur qui s’égaille, après quelques verres de Schnaps.

Un combat de coqs jongleurs, un récital dans la ménagerie, un spectacle son et lumière pour guignols et funambules assis sur leurs strapontins, une arène de marionnettes exécutant une danse folklorique, un caveau night-club avec des lutteurs magiciens, des chansonniers acrobates assistant à un match de foot sans public.

Une bacchanale avec des bagnards à poil badigeonnés de mercure au chrome et des badauds balafrés, bâillant magistralement. C’est quoi cette bamboula?!

Une baignoire pédiluve pour un bain de bouche sinapisé. Un ballon sonde défaillant,  échoué sur la banquise, en quête de bank-notes.

Un concupiscent Décrochez-moi ça de bric et de broc magistralement décevant .

Un maestro très décrié, affublé d’une hermine seyante, déguisé en prytane crapuleux!

Une roue géante, grinçante d'émotions fortes, tombée en panne à mi-parcours, avec des fêtards éméchés s’ébattant, suspendus et gigotant les pieds ballants, et s’avouant repentis.

Une débandade téléguidée extra-muros. Une explosion prolongée de coton-poudre et de propane.

Le débordement d’un remugle malséant pour les estomacs d’autruche, une tempête de cris et d’avertissements intempestifs, programmés en arrière-plan, menaçant les renégats.

Le prologue de l’expiation par vagues successives, en mode self-service d’aigreur, d’abandon, d’abrutissement, de défaite, de désistement, de renoncement, d’anéantissement, d’affaissement, d’abêtissement, de consternation, de résignation,  de lâchage,  d’égarement, d’épanchement, de dérèglement, d’énervation, de vulgarité, d’engourdissement, d’épuisement,  d'étourdissement, de frénésie, de  tournis, de vomissement, d'hébétude, d'esseulement et puis s’acoquinant avec acharnement et âpreté les signes avant-coureurs d’une autoplastie ...  une corruption du goût, cet enflure!  Le Néant en ex-voto!

 


 © Toshiya Watanabe

lundi 14 décembre 2020

dans la mer agitée

jambes allongées

le voyage écoulé, le voyage à venir


Santoka

 


tout ce qu'on ramasse
bouge
la lagune à marée basse

Chiyo ni (1701-1775)